dimanche 6 décembre 2020


                             LIGNES d'ERRE ?... 

                    QUELLES LIGNES d'ERRE ?...

 

« Il court il court le furet, le furet du bois joli… Il est passé par ici, il repassera par là… » La rengaine enfantine dit bien toutes nos envies d’espaces, autant que l’infinité des figures d’écriture de soi qui ancrent nos récits. 

C’est Descartes visant un point dans la forêt obscure, et dirigeant résolument sa marche vers le lieu rassurant où l’attend son cogito. C’est Spinoza déroulant un conatus qui attribue à chacun la puissance de persévérer dans son être. C’est Nietzsche et le défi lancé à tous d’un Eternel retour obstiné des choses et des actes. 

C’est enfin le narrateur de la Recherche puisant la force de crapahuter avec délices dans les dédales d’une mémoire toujours en chantier, à jamais mise à nu. Mémoire disponible au décryptage, à décliner sur le mode d’un présent rendu à l’éternité. 

Ainsi nos géométries dans l’espace ne cessent-elles d’inventer qui nous sommes et devenons à chaque instant. « Un point c’est tout », atteste le langage courant. On pourrait en dire autant d’une ligne, d’une courbe, d’un volume. D’une triangulation ou d’une quadrature. D’une horizontale sans fin comme d’une verticale plombée de désirs.

A LIRE SUR   edition999.info/LIGNES-d-ERRE.html

samedi 16 mai 2020

LE PETIT PRINCE, Graine de citoyen éclairé

  
     Tintin et Gavroche, Ulysse et Nemo… Le Petit Prince. A l’heure du doute, nos figures aventurières ont souvent quelque chose à nous révéler. Ou à nous rappeler. Nos héros familiers ne se risquent-ils pas à aller voir ailleurs s’ils y sont ? A nous, lecteurs de fictions en tous genres, d’emprunter leurs traces pour voir si nous y sommes aussi. Et si, par hasard, nous nous y sentirions mieux…

    Tout premier voyage est intérieur. Initiatique. Tissé de patience. Teinté d’une poésie du regard comme d’une philosophie du questionnement. Il est récit, fiction, fable. Reflet d’un geste universel qui nous rappelle que nous avons tous été ce jeune enfant avide de fouler le jeu de piste exigeant propre à nous confier quelques clés utiles dans le monde. Avant que l’adulte en nous ne fende la chrysalide, s’inspirant durablement de cette leçon de vie patiemment mûrie dans nos jeunes années : celle d’une intrigue menée avec  fougue, le savoir au coeur.

    Mèches au vent, rire au cœur, l’enfant entame son voyage d’apprentissage à coup de pourquoi qui fusent. Questions de bon sens puisant déjà – rétrospectivement – aux racines de nos représentations et de nos fonctionnements installés d’adultes. « Les grandes personnes sont décidément extraordinaires… » ne cesse de murmurer, d’une planète à l’autre, le Petit Prince, sceptique à chaque nouvelle rencontre, interrogeant nos pratiques adultes comme autant de glacis de vie figeant nos désirs en de pathétiques visions qui ne présument rien de bon à ses yeux candides.

    « Pour faire un homme, Dieu que c’est long ! » clamait un chanteur du siècle d’avant. Remarque sans âge, en regard du moment merveilleux où le doute côtoie le rêve, le temps d’une enfance. L’espace d’une mue. Avant que l’adulte en nous réalise un beau jour, insensiblement, qu’il n’est déjà plus cet enfant capable de poser les seules questions qui vaillent. Du lointain de ces années bénies, depuis nos raideurs d’êtres matures, accomplis (?), nous percevons encore les échos affaiblis de la voix juvénile qui interrogeait dans un autrefois aux allures d’éternité. Cette voix vivace, c’est celle du poète et du philosophe qui sommeillent et rêvassent encore en nous. Celle aussi du conteur, du fabuliste, qui résonne d’une drôle de ritournelle : « Regarde-toi ! Qui es-tu ? As-tu oublié ? D’où viens-tu ? Quelles sont tes racines ? Où est ton ressort de vie ? Qu’en sais-tu ?... » L’ivresse de connaître resurgit au centre du jeu, maîtresse des énergies comme des intentions.

    Quelle trace demeure de la graine primitive patiemment épanouie en plante désirante ? L’enfant en nous s’est-il évanoui tout entier ? Dans son ombre portée, une alchimie secrète a fini par révéler un citoyen éclairé de son temps : celui qui incarne la part publique, citoyenne, de son  être au monde  via la force de partage de ses savoirs, animant bientôt son rapport à l’autre dans la Cité.

    La connaissance prend alors des allures de viatique se coulant dans le grand récit moderne : celui d’un Sapiens apprenant, en quête de liens, toujours en marche depuis la nuit des temps. Une aventure renouvelée se profile aux croisées d’un jeu social ouvert à toutes les transmissions : nous y voilà ! Et, pourquoi le taire, nous nous y sentons bien.  

    

     *** Les fiches de travail qui suivent (+ leurs corrigés) ont été proposées pendant et après le confinement sanitaire (depuis la mi-mars 2020) pour aiguiller les recherches hebdomadaires du groupe de travail en FLE animé ordinairement à la Médiathèque de Loches, chaque vendredi après-midi.

Le livre de lecture suivie, choisi pour ce travail de FLE, est « Le Petit Prince » de Saint Exupéry.  

lundi 9 mars 2020

                 UN  NOUVEAU  SITE  

        DE  TEXTES  A  DECOUVRIR 

                    SUR  " Agora37 "

          

https://sites.google.com/site/rezoagoratourainesud/

                             ( A partir de Janvier 2020 )

         
        


     VALEUR AJOUTEE DES RESEAUX


   1+1=3. C’est la logique insolite et porteuse d’utopie engagée par les réseaux de savoirs partagés. Le principe en est simple, à portée de tous et de chacun.e. Il s’agit de placer l’échange de compétences entre citoyens au centre d’une pratique sociale commune, contractuelle. Sur la base du volontariat et de la force d’un geste gagnant : celui d’une valeur ajoutée dans l’échange mutuel, d’un plus profitable à tous.

   Savoirs, savoir-faire, savoir-être s’y trouvent ainsi focaliser nos attentions, via un lien renouvelé à notre langue écrite et orale. Les bases du fonctionnement en réseau sont claires. Parité des savoirs : tous se valent d’emblée. Gratuité des connaissances : retour au bon vieux troc d’antan. Diversité des contenus : mille regards pour mille savoirs viennent ranimer soudain nos curiosités piquées au vif. Comme sur un vaste marché grouillant d’idées, de propositions autour du besoin vital d’apprendre censé nous animer notre vie durant. Et surtout, coopération à tous les niveaux, à rebours des compétitions trop souvent mortifères, du ressentiment organisé porteur de la jalousie mimétique du tous contre tous. Enfin, cerise sur le gâteau, la symétrie croisée entre offreur et demandeur de savoir, l’un pouvant à tout moment enfiler la casquette de l’autre dans tout type d’apprentissage. Au final, l’ajustement heureux d’un accord mutuel réalisé dans l’action.

   A ce jeu du partage pensé, organisé, horizontal, nous sommes tous gagnants d’emblée. Notre œil qui s’aiguise réalise soudain que nous étions assis sur des pépites ignorées de compétences de toutes natures que nous désirons remettre en mouvement dans un recyclage actif, au service d’un cercle vertueux : plus je partage plus j’apprends, plus je sais plus j’échange, plus je crée du lien plus la dynamique collective se ravive. C’est le rapport même à nos racines profondes de Sapiens sapiens qui se voit soudain resurgir dans toute sa pertinence.

   Mordant au réel de notre condition d’apprenants, nous ranimons aussi les valeurs à l’origine de notre Histoire : liberté des initiatives multiples, égalité de valeur des contenus, fraternité vécue des échanges. Au présent, c’est tout le pacte social qui s’en trouve soudain embelli, ravivé d’un souffle neuf. Ruraux et citadins, migrants ou expatriés, défavorisés et nantis, privilégiés du système scolaire ou non, tous se remettent en marche en vue de cette « formation tout au long de la vie » dont notre temps se déclare volontiers   porteur. De quoi damer le pion à cette éternelle part de nous-mêmes si prompte à s’émouvoir du manque frustrant d’un verre à moitié vide.

   Ecoutons plutôt le poète, visionnaire dans un univers d’aveugles, déplorer  « un paradis peuplé de gens qui croient vivre en enfer », comme plombés par un malaise chronique face au monde dont le rythme et l’avidité consumériste nous panique, nous déboussole. Rattrapés par une forme d’inaptitude au bonheur collectif, nous entrevoyons une ouverture possible dans la pratique consciente, désirante, de ces réseaux de savoirs partagés.

   A nous de jouer… Pour qu’enfin la drôle d’équation 1+1=3 ne soit plus une utopie.       
 
 
PRESENTATION DU RESEAU CITOYEN « AGORA37 »

 

Et si nous tentions de raviver notre sens du collectif par le plaisir d’apprendre ensemble ?... Cette question résume à elle seule l’esprit de notre démarche :  https://sites.google.com/site/rezoagoratourainesud/


La finalité du projet : permettre une mise en commun et en relation de tous nos savoirs, savoir-faire et compétences dans des échanges réciproques.
On retrouve dans cette action commune les trois piliers de notre devise républicaine : liberté des initiatives multiples, égalité de valeur de tous les contenus, fraternité vécue des échanges. La démarche rejoint aussi l’idée contemporaine de Formation tout au long de la vie. Elle place l’humain et sa formation au centre du projet. Dans un climat à base de re-connaissance, de coopération. De bienveillance et de désir d’apprendre.
 
Et sur le plan PRATIQUE ?
1-    Chacun.e cherche et précise son/ses domaine.s de compétence favoris (pas de petit domaine !... tous ont la même valeur de départ). On peut se situer en offreur comme en demandeur de ce.s savoir.s.
2-    On adresse son choix par mail à savoirs37@gmail.com. en l’explicitant.
3-    Votre offre ou/et votre demande de savoir est inscrite sur le TABLEAU de NOS ECHANGES avec votre prénom et votre email (voir site).
4-    Une rencontre-médiation est organisée, avec un.e responsable, entre offreur(s) et demandeur(s), pour valider les modalités de leur échange.
5-    L’échange peut commencer. Conseils et médiations intermédiaires viennent éventuellement soutenir l’action en cours.
6-    Un bilan s’établit régulièrement entre participants.