En nous confiant sa vision des pavés de l'église de Combray qui se fondent en or blond et lumineux comme le miel, Marcel PROUST nous rend à la mémoire éternelle du présent. Le temps se dépouille là de son utilité immédiate et vient ajouter son épaisseur aux trois dimensions de l'espace connu.
La vérité du désir façonne l'espace malléable, redonne chair aux objets perdus, aux plus menus événements que l'on croyait oubliés. Le temps émerge par bouffées pour se faire oeuvre d'art. La distance s'abolit dans ce passage du moment retrouvé. L'éternité prend naissance au sein même de ce temps qui redevient nôtre.
Les vitraux de l'église de Combray se fluidifient sous une lumière mouvante : PROUST vit l'éternité en écrivant. Le rassemblement du temps dans l'unité du présent de l'oeuvre mène au bonheur d'une totalité retrouvée. Se profile alors, tel un Orient désormais accessible, le vaste labyrinthe immobile de l'intériorité.
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