lundi 26 avril 2010
" HAÏKU " LARME DE TEMPS
Griffure de lumière, boucle gracieuse,
il s'enroule sur lui-même
le haïku
Tableautin ? Poussière de temps ? La Faucheuse n'en a cure et moissonne à tout va les larmes de nos instants filant sous nos paupières. Le temps suspendu vogue et décrète l'absence. L'esprit part en errance, délivré de l' "Empire des signes"(R BARTHES)
Dans le cerisier blanc
murmure puissant
le peuple des abeilles
Le haïku dit la saison, la végétation, la mer, le village, la silhouette ... Evénement bref qui trouve d'un coup sa forme juste, le haïku est sans sujet. Il est ce "pli léger dont est pincée la page de la vie, la soie du langage" dont parle Roland Barthes. "Espace de purs fragments, aventure infinitésimale, il donne à lire la rectitude de la trace, sans sillage, sans marge, sans vibration. Il est le mode graphique d'exister." Cette écriture qui n'écrit rien, ou plutôt écrit le "rien", reproduit "le geste désignateur du petit enfant qui montre du doigt quoi que ce soit en disant : ça ! (rien de spécial)"
Ils tracent leurs signes
les nuages
cheveux ailés du vent
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