lundi 19 juillet 2010

CONDAMNES A LA LIBERTE !...


" DESERT ", ultime texte de " NOCES " (1938) ... un écrivain de 26 ans pointe pour nous l'absurde qui n'est " que " l'expérience du silence où nous plonge notre liberté ". Nous sommes bien de ce monde " sans intention " , qui ne nous " regarde " pas, et qu'il nous faut dépouiller de ce que les hommes y déposent. Notre réconciliation avec lui repose sur le seul consentement.

Ainsi Albert CAMUS nous propose-t-il conjointement la joie et l'amertume. A notre image, l'écrivain redonne aux pierres sculptées par l'Homme antique leur existence de pierres sauvages rendues à la Nature. Théologie et Hédonisme sont renvoyés dos à dos : " Croire au Ciel " comme " Aller au septième ciel " reposent sur un même déni de la réalité. Décidément, il ne nous reste qu' à jouir de chaque instant comme si c'était ... le premier.

Etre " hors de soi ", faire la paix pour découvrir notre lien au monde : c'est sans doute cela "entreprendre la géographie d'un certain désert ". Quant à la philosophie, CAMUS nous la révèle utile ... " à rien du tout ", vu qu'elle nous enseigne à reconnaître avec bonheur ce qui n'a pas d'utilité.

L'univers de CAMUS nous laisse à notre liberté de devenir " qui nous sommes " : des hommes qui s'oublient dans le paysage et dont la vie est à elle-même son propre sens. Seule notre présence-absence à l'univers signe la découverte de notre plénitude. CAMUS célèbre "nos noces avec le monde "...

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